Muriel Carriqui : C’est le chien qui nous a réveillés, à 6 heures du matin. L’eau commençait à sortir des toilettes. On n’est pas partis tout de suite. Quand on est sortis, on s’est retrouvés avec de l’eau jusqu’au bassin.

Gilles et Muriel montre jusqu'où l'eau est montée
Ils ont perdu leur voiture, un tracteur et l’intérieur de leur maison doit être entièrement remis à neuf.

Gilles Maurel : On a eu de la chance car il n’y avait pas de courant. C’est monté à quasiment un mètre dans la maison. Il a fallu casser toutes les cloisons, tout refaire. On a jeté beaucoup de choses. Mais on s’en est sortis tous les quatre, le chien et le chat, c’est le plus important. Des souvenirs, on en refera.

Le canapé de la grand est devenu un lit pour l'aînée.
Le couple vit aujourd’hui avec leurs deux adolescentes chez la mère et la grand-mère de Gilles, à deux pas de leur maison. Les générations se côtoient, les affaires s’entassent… Malgré une grande humilité, la fatigue est là.


M. C. : Notre premier achat a été un matelas pour notre plus jeune fille qui dort dans le salon de sa grand-mère. On a eu beaucoup d’aides. Nous étions une dizaine de personnes les deux premiers jours à nettoyer. Heureusement, car on ne savait pas par où commencer. On peut encore croire en l’humanité quand on voit ça.

M. C. : Quatre générations sous le même toit, ce n’est pas évident. Mais on se dit que il y a pire que nous, que ça aurait pu être pire.

G. M. : Après avoir reçu l’aide d’urgence de la MSA, on nous a dit de prendre rendez-vous avec une assistante sociale. Mme Chéné nous a aiguillés sur des possibilités que l’on ne connaissait pas, comme l’aide au répit. Cela va nous permettre d’avoir quelqu’un pour nous aider à rattraper le retard dans la taille des vignes. Nous avons passé du temps à tout nettoyer sur une dizaine d’hectares, rangée par rangée, à dégager les branchages, les troncs d’arbre, les déchets charriés par la rivière. Avec la vinification en cours, les travaux dans la maison, tous les documents administratifs et la vie en camping… Ça commence à faire long.

  • Installé en Gaec depuis 2000, le couple a perdu 2,5 hectares de vignes (sur leurs 30 hectares) situés tous près du fleuve. Seules quelques rangées ont pu être relevées.
    Installé en Gaec depuis 2000, le couple a perdu 2,5 hectares de vignes (sur leurs 30 hectares) situés tous près du fleuve. Seules quelques rangées ont pu être relevées. – © Marie Molinario
  • Troncs d'arbre, végétaux, sables, cailloux et déchets en tout genre ont envahis les vignes, charriés par l'eau.
    Quelques jours après l’inondation, les troncs d’arbre, végétaux, cailloux et déchets en tout genre envahissent encore les vignes, charriés par l’eau. – © Muriel Carriqui
  • On retrouve beaucoup de plastique
    Le nettoyage a pris plus d’un mois pour Gilles et Muriel.
  • En fonction de leur orientation, de nombreuses vignes ont été couchées. Certains doivent être arrachées par la suite si les souches sont trop atteintes et ne peuvent pas être relevées.
    En fonction de leur orientation, de nombreuses vignes ont été couchées. Certaines doivent être arrachées si les souches sont trop atteintes et ne peuvent pas être relevées.
  • La cave à vin a été épargnée, mais certains stocks ont pris l’eau. Ils attendent le retour des expertises.
    La cave à vin a été épargnée, mais certains stocks ont pris l’eau. Ils attendent le résultat des expertises.