« Nous nous concentrons sur le traitement des dossiers et les prestations pour être au rendez-vous des prochaines échéances, avec une vigilance particulière portées aux situations de fragilité, par exemple celle des personnes en arrêt de travail, bénéficiaires d’indemnités journalières mais n’ayant pas de maintien de salaire de la part de leur employeur.

« À la MSA Lorraine, de nombreux collaborateurs se trouvent aujourd’hui en télétravail, après une montée en charge progressive. Mais c’est plus compliqué pour ceux qui restent en activité sur nos différents sites, notamment les collègues chargés du courrier, de la numérisation des documents, notamment font part de leurs inquiétudes. Ils retiennent toute notre attention. Nous avons donc organisé des temps d’échange avec le médecin du travail, des moments très précieux qui ont permis de rassurer les salariés appelés à venir sur site. Il est essentiel d’expliquer, de donner les bonnes informations, de clarifier, d’accompagner grâce à nos médecins du travail et préventeurs.

« Il faut épauler ces salariés pour lesquels le travail à distance n’est pas possible et nous prenons bien sûr toutes les dispositions pour qu’ils exercent leurs missions en toute sécurité. Nous renouvellerons régulièrement ces moments de dialogue. Reste que, dans ce contexte sombre, s’expriment de belles choses : plus d’une trentaine de personnes se sont portées volontaires pour aider leurs collègues en charge des prestations en espèce, du courrier et de la numérisation des documents entrants. Partage du travail et solidarité entre les équipes sont à l’œuvre pour assurer la continuité du service.

« Le besoin de réassurance s’exprime aussi chez les adhérents qui s’interrogent et nous interrogent. Nous souhaitons absolument maintenir le contact téléphonique et avons mis en place, pour cela, un système de basculement des communications sur des téléphones portables mis à disposition de certains salariés. Ils peuvent ainsi apporter une première réponse et conserver un lien direct, humain alors que le ciel s’assombrit. Beaucoup d’employeurs et de salariés sont préoccupés et ce sentiment d’inquiétude ne fait que monter, au fil des jours, chez les professionnels.

« Nous avons toujours cultivé de très forts contacts avec les organisations professionnelles agricoles. Elles aussi nous font remonter leurs appréhensions : les coopératives craignent par exemple une interruption de la collecte de lait en raison de la réticence de certains salariés à faire leur tournée.

« Quid également des salariés de remplacement ? Nous allons amplifier la communication auprès de nos adhérents sur le respect des mesures de protection, des gestes barrières, afin de garantir la sécurité sanitaire de tous ceux qui interviennent sur les exploitations. Pour que chacun se protège et protège les autres. Ce serait une catastrophe économique, humaine et sociale si ces interventions s’interrompaient, si ces activités venaient à s’arrêter.

« Dans cette période troublante, s’exprime un fort besoin de lien social, de relations de personne à personne. Nous avons diffusé à nos 700 élus, aux responsables professionnels, aux OPA, aux préfectures elles aussi préoccupées par la détérioration du contexte dans l’agriculture, une liste des numéros utiles pour maintenir ce contact. Autant de circuits parallèles pour identifier les bons interlocuteurs, faciliter la prise en charge de situations préoccupantes, et rester ainsi toujours en alerte sur l’évolution de la situation afin d’y répondre au mieux.

« La mission de la Sécurité sociale est essentielle, d’autant plus face à cette crise. Elle est noble, encore plus aujourd’hui que d’habitude. Si on n’est plus en capacité de l’assurer, la société se heurtera à de grosses difficultés. À la MSA, nous défendons des valeurs, nous accompagnons la population agricole et rurale, nous avons un ancrage fort sur les territoires qu’il faut absolument préserver et entretenir pour affronter ces circonstances d’exception. »

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Photo : © MSA Lorraine