Vous avez mis en place votre plan de continuité de l’activité (PCA), comment vous organisez-vous ?

Ma priorité n°1 : garantir la sécurité sanitaire des salariés. Ainsi, mardi à 16h, tous sont rentrés chez eux, à l’exception de quelques postes spécifiques. La situation de crise appelle une priorisation des actions dans plusieurs domaines. C’est un challenge quotidien, mais tout se met en place progressivement. Concernant le télétravail, notre problématique, comme d’autres, est que nous avons quatre départements dans une région où les déplacements peuvent être compliqués, et avec un service informatique basé principalement à Albi. Il a fallu aménager des navettes pour paramétrer les postes de travail. En trois jours, les équipes ont fait un travail formidable. La quasi-totalité des salariés est désormais équipée. Merci aussi à l’informatique institutionnelle pour son investissement sans faille.

Ma 2e priorité : organiser l’activité dans le cadre du PCA, avec des réunions et des points quotidiens. Nous avons notamment un comité de direction élargi aux ressources humaines et à l’informatique, un point RH car il y a beaucoup de questions des télétravailleurs et le comité des directeurs du réseau. Nous échangeons régulièrement avec les autres MSA (sur WhatsApp par exemple), notamment nos binômes de mutualisation. Il est également important de garder le lien avec les instances représentatives du personnel, car ma voix n’est pas la seule qui compte. Nous directeurs avons tout intérêt être absorbeurs de stress et producteurs d’énergie et de positivisme pour aider à prioriser et engager les actions et que tout se passe le mieux possible.

Et pour l’accompagnement des adhérents ?

Cela fait partie de ma 3e priorité. L’accueil téléphonique est assuré avec une organisation exceptionnelle pour réduire et sécuriser la présence des salariés, sur les plages horaires habituelles. Les agents du front office, quant à eux, répondent aux e-mails des adhérents et rappellent ceux qui ont laissé un message. Grâce aux renvois d’appels, nous avons également une permanence en action sanitaire et sociale, pour les cas les plus en difficulté, ainsi que du contrôle médical. Certains adhérents appellent nos médecins du travail pour des conseils face au Covid-19. Nous avons adressé des e-mails et des SMS aux exploitants pour les informer des mesures gouvernementales, et de ce qui est appliqué en MSA, en les invitant à se connecter sur notre site.

Nous allons mettre en place sur les quatre départements un point régulier avec les chambres d’agriculture et les FDSEA. Dans le cadre de la prévention des situations difficiles, nous avons contacté dès le 16 mars notre réseau de sentinelles, notamment les psychologues, pour rester toujours actifs afin de prévenir et accompagner au mieux.

Et ce lien avec les adhérents passe aussi par le lien avec nos élus. Le slogan « mon élu, c’est mon meilleur relais » prend tout son sens aujourd’hui. On sait qu’on peut compter sur notre réseau territorial. Nous les avons informés de la fermeture des agences, de l’organisation mise en place,… Eux-mêmes contactent les administrateurs si besoin.

Vous sentez une forte émulation du réseau face à la crise ?

Quelle énergie ! Je suis quelqu’un de très optimiste et, sans nier la gravité de la situation, c’est peut-être dans ce genre de crise que l’on mesure notre capacité à nous organiser, pour la protection de nos salariés et de nos adhérents. Il y a une belle «envie» du réseau associé à la CCMSA, et localement plusieurs salariés m’ont fait connaître leur souhait de participer à l’entraide. Pour ceux qui se posaient la question de notre utilité, elle est là. On redonne du sens à notre action, dans une dynamique transversale, même si on est un peu submergés d’informations… mais on a ce souci de partager.

Cette crise nous permettra certainement, le moment venu, d’identifier des pistes de réflexion. J’ai déjà commencé à prendre des notes de ce qui pourrait nous servir, des leçons à retenir, de l’innovation, de la mise en oeuvre de bonnes pratiques… Je suis assez bluffé de tout cela, et de la volonté de chacun de garder le lien avec le collectif de travail. Cette énergie et cette envie, il faudra capitaliser dessus.
Énergie, envie, solidarité, collectif. C’est comme cela qu’on s’en sortira.

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Témoignage de Didier Leduc, directeur de l’action sociale et de la communication à la MSA Lorraine.
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Photo : © MSA Midi-Pyrénées Nord