Dans une France cristallisée par le Covid-19, les formulaires Cerfa continuent d’arriver par bacs entiers sur les quais de livraison de la caisse MSA Marne Ardennes Meuse. Ils représentent autant de tranches de vie d’usagers en attente du paiement d’une prestation, d’un remboursement maladie ou de l’ouverture de nouveaux droits.

Derrière eux, il y a bien sûr des personnes aux prises avec le coronavirus mais pas seulement… En plus des arrêts de travail, les documents de demandes de retraite, les formulaires de prestations familiales, d’invalidité, d’allocation logement, d’accident du travail, de CMU-C continuent à être livrés par La Poste qui a malgré tout, confinement oblige, limité ses flux.

La Sécu des agriculteurs : unis pour assurer la continuité du service | le bimsa
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Au 24 du boulevard Louis-Roederer à Reims, les équipes du service courrier et de la Geide de la MSA Marne Ardennes Meuse sont au travail. Ils font partie des salariés dont l’activité est indispensable à la vie de la nation. En recevant et en scannant le courrier adressé à la caisse, ils permettent à leurs collègues en télétravail d’assurer la continuité du service au bénéfice des adhérents.©Alexandre_ROGER/leBimsa
Le courrier doit reposer une journée avant d’être manipulé. Une recette anti-Covid qui a fait ses preuves.

« On doit laisser reposer le courrier une journée », explique Jean-Marie, en pointant avec son doigt ganté la récolte du jour de ce jeudi 2 avril. Une recette anti-Covid qui a fait ses preuves. Le temps est un allié précieux dans la lutte contre le virus.

Des locaux désinfectés par une société spécialisée

À sa disposition également : savon, eau, gants, gel hydroalcoolique, lingettes et masques. L’ensemble des locaux où il travaille ont été désinfectés par une société extérieure. « Allez expliquer à votre gamin qu’on a un boulot important, constate-t-il, qu’on doit aller bosser pendant le confinement, alors que notre travail, c’est simplement d’ouvrir du courrier et pas de soigner des gens à l’hôpital. Ce n’est pas simple à comprendre pour lui. » Jean-Marie a fini par trouver les mots pour expliquer à son fils de 11 ans l’importance de sa mission pour des milliers d’usagers de la MSA qui attendent le paiement d’une prestation ou une prise en charge ou encore l’ouverture de nouveaux droits.

Comme sa collègue Caroline, il fait face et assume en ce moment avec force, dévouement et esprit de service public sa vie familiale et sa vie professionnelle, auxquelles s’ajoute aujourd’hui le rôle de professeur à la maison. « Des exercices, il en tombe sans arrêt. C’est fou ce que les gamins produisent comme travail pendant une journée d’école… »

Priorité aux paiement des prestations

Dans le même espace ouvert et spacieux du centre ville de Reims, les salariés MSA du service Geide (gestion électronique et informatisée des documents entrants) sont en effectif réduit mais bien à leur poste. « Pour respecter les règles de distanciation sociale, nous travaillons deux par deux en demi-journée au lieu de six personnes toute la journée », explique Laurence, la chef de service. À ses côtés en ce 17e jour de confinement, Guillaume et Rémi répondent présents. Dans les prochains jours, ce sera au tour de Dalila, Coraline, Delphine, Cyriaque et Florence de prendre leur poste.

« Tous les documents entrants sont classés puis scannés. Notre but est de permettre leur indexation puis leur traitement par les collègues qui sont en télétravail. Nous sommes au début de la chaîne. Sans service courrier et sans Geide, il n’y a pas de télétravail possible pour le reste de l’institution et c’est tout le flux qui se tarit et autant de gens qui sont dans l’attente, constate Laurence. Pendant la crise, on a mis de côté les appels de cotisations, le recouvrement et les contentieux. Nous donnons la priorité au paiement des prestations pour permettre à tous de passer ce cap difficile. »

Photos : © Alexandre Roger/le Bimsa