Quelles sont les problématiques pour la garde d’enfants en zone rurale ?
Le manque de services à l’enfance de certaines zones isolées, enclavées ou pour les petites communes est la principale difficulté. Les familles se sentent bien souvent démunies et éloignées des lieux d’information. Pour celles requérant un mode d’accueil à temps partiel (deux à trois jours par semaine) ou sur des horaires décalés ou très étendus (très tôt ou tard, le week-end), la situation est d’autant plus problématique. Lorsque les services sont présents, il leur est souvent difficile de répondre à ces demandes spécifiques.
À cela s’ajoute une pénurie de personnel qualifié. Le métier d’assistante maternelle souffre d’un manque de renouvellement, et la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer le problème. Il y a clairement eu une forme d’abandon des professions de la petite enfance, couplé à la difficulté de recruter sur certains territoires. Avec le Covid, des formations ont été différées et le renouvellement n’a pas été suffisant.
Quelles sont les réponses apportées ?
À Familles Rurales, la petite enfance représente 260 lieux d’accueil et services. Nous disposons de 30 lieux d’accueil enfants-parents agréés par les CAF locales et menons 130 actions parentalité au sein des associations.
Au même titre que de nombreux partenaires, Familles Rurales est signataire du contrat constitutif du comité de filière petite enfance mis en place par le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et de la Famille. En qualité d’employeur et en portant un regard spécifique sur la ruralité, nous participons aux différents groupes de travail. Nous avons également entrepris la formation des directrices pour mieux fidéliser au sein du réseau et contribuer à une meilleure stabilité de l’encadrement.
Nous développons également certains projets innovants : en Mayenne, dans l’Hérault ou les Ardennes, les établissements gardent des enfants en urgence quand les mamans ont un rendez-vous ou un entretien. En Vendée et dans l’Ain, des haltes garderies itinérantes ont été créées. Dans l’Aveyron, une crèche réserve trois places aux enfants porteurs de handicap et deux à ceux dont les parents sont en parcours de réinsertion professionnelle.
Dans les Deux-Sèvres et en Meurthe-et-Moselle, un dispositif porté par des bénévoles permet aux mamans d’être conduites sur leur lieu de rendez-vous professionnel. En cas d’embauche, elles bénéficient d’un service rapide de mise en lien avec les assistantes maternelles pour faire garder leur enfant.
Quel est le travail partenarial avec la MSA ?
Agir en milieu rural, c’est nouer des partenariats avec les acteurs locaux. Il s’agit d’une des conditions de réussite des projets. C’est ce à quoi nous nous attachons avec les collectivités, les structures locales et la MSA. Localement, 33 de nos fédérations ont signé une convention avec leur MSA. Cette bonne dynamique permet de contribuer à la qualité de l’offre de services auprès des populations en milieu rural à travers des diagnostics de territoires, de l’aide à l’investissement, des financements structurels ou sur projets…
Au niveau national, la CCMSA et Familles Rurales participent activement aux comités de pilotage dédiés à la petite enfance. La convention signée entre Familles Rurales et la CCMSA permet de soutenir les axes «Grandir en milieu rural» et «Accompagner la vie sociale» qui répondent aux orientations 2021-2025 de l’action sanitaire et sociale de la MSA. À travers ce soutien structurant pour nous, notamment en matière de petite enfance et de parentalité, nous accompagnons les fédérations, animons et outillons les communautés professionnelles de notre réseau, relayons et communiquons les actions et assurons la représentation. Nous avons aussi travaillé en commun à la rédaction d’un livret d’accueil petite enfance.