Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer le réseau d’élus de la MSA ?
J’habite Brioude depuis plus de trente ans maintenant. J’étais intéressé à l’idée de mieux connaître la protection sociale agricole, sortir de mon environnement quotidien et de partager. À la chambre d’agriculture, je suis responsable formation et conseiller réseau bovin-lait, ce qui me permet de faire du lien dans le territoire. Dans mon parcours, j’ai eu l’occasion de travailler avec le service social de la MSA, ce qui m’avait déjà interpellé, et j’ai aussi fait de l’accompagnement de groupes.
Depuis 2016, vous menez une action de prévention des addictions. Comment est-elle née ?
Tout a commencé lors d’un tour de table d’une réunion de l’échelon local : un élu MSA a été confronté à cette question dans son entreprise. Ce sujet nous a paru intéressant et nous nous sommes demandé ce qu’on pouvait faire pour permettre une sensibilisation à cette question même a minima.
Comment s’est construit le projet ?
Un groupe de travail s’est créé, dans lequel nous avons tout de suite mêlé des élus locaux, à travers le contrat local de santé et son coordonnateur, le lycée agricole [de Brioude-Bonnefont, NDLR], le service social et santé-sécurité au travail de la MSA. Grâce à eux, nous sommes entrés facilement en relation avec des agents de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) et d’autres structures locales. Notre groupe de sentinelles s’est élargi avec des exploitant(e)s et des agents du service de remplacement.
Une question nous a motivés : si dans notre sphère professionnelle, on est confronté à un collègue ou un jeune en situation d’addiction, que faire ? Est-on à-même de parler à cette personne ? Sans compétences, il faut se tourner vers des professionnels. C’est pour cela que nous avons élaboré une plaquette avec tous les contacts locaux possibles. Nous-mêmes avons été formés par des psychologues du CHU de Clermont-Ferrand pour connaître le comportement, la posture à adopter.
Pour poursuivre, il nous fallait être présents sur des événements afin de sensibiliser sur la question ; faire en sorte qu’on parle de ce sujet, qu’il soit moins tabou.
Comme cette journée spéciale addictions du 10 avril au lycée agricole ?
C’est l’aboutissement de tout ce travail. Nous avons accompagné un groupe d’étudiants dans l’organisation, trouvé des professionnels témoins. C’est un moyen de relayer le message à ces futurs actifs du monde agricole et de montrer aux personnes concernées qu’elles ne sont pas seules.
Le travail en réseau est important sur ce sujet. Être élu et avoir une action à conduire au long cours permet d’animer tout ce réseau, d’être en lien aussi bien avec des partenaires professionnels que des salariés de la MSA, chacun ayant une compétence et un parcours différents. C’est l’addition de ces différents profils qui fait notre force.