Une Miss a fleuri au bout des vignes : Pauline Pradier, dit Pou-Pou.
Viticultrice à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, à la tête d’une exploitation de 60 hectares depuis onze ans, et fière de l’être. « J’ai créé toutes mes cuvées, dont deux en amphore » (ce qui est encore plus fort), annonce-t-elle d’emblée. La jeune femme a un brin d’aplomb. Elle dit de son caractère qu’il est « bien trempé ». Pas tant dans les verres de vin – « Je bois très peu et quand je déguste, je crache » – que dans le béton des cuves de vinification.
Cheffe d’exploitation
« Avec ce concours, je veux prouver que l’on peut être féminine, mettre du rouge à lèvres et du vernis à ongles, et être polyvalente, que cela ne remet pas en cause les compétences. » C’est ainsi qu’elle porte sa casquette de cheffe d’exploitation : « Je m’occupe de tout, de la communication à la comptabilité en passant par l’espace de vente et le travail du sol, la taille, l’ébourgeonnage, entre autres. »
Une force de caractère en béton, donc. Une fragilité cependant : elle surveille ses poignets. En effet, les tendinites constituent un risque fréquent quand on manie sur plusieurs semaines d’affilée les sécateurs dans les vignes.
Son titre, elle le partage volontiers avec les autres concurrentes. « Nous le méritions toutes, estime-t-elle. Nous sommes devenues des copines. J’essaierai de les associer aux différents événements tout au long de l’année. » Pauline défend : l’égalité des sexes. « Pour moi, ce n’est pas tant un problème, même s’il est vrai que je suis “la fille de” : mon père a créé 80 % de l’exploitation ! Mais le respect vient avec le travail. » Les mentalités changent.
Son travail s’illustre avec passion. Après des études d’œnologie, elle voyage puis reprend l’exploitation familiale, le Domaine de Vallaurie. Elle dédie certains de ses millésimes à sa famille : la cuvée Ameline, pour rendre hommage à sa sœur, ou la cuvée Victorine éponyme de sa grand-mère.
Elle a commencé sa conversion bio, avec pour objectif de garder de préserver l’excellence à la française.
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Un concours purement amical
Le concours Miss & Mister agri 2023 se déroule sur Facebook. « Purement amical », il est destiné à mettre en valeur l’agriculture française ainsi que les femmes et les hommes qui y participent. Les photos postées par les candidats sont réparties en quatre catégories : Miss et Mister de plus de 18 ans et de 15 à 17 ans. Le jury sélectionne les gagnants parmi les 20 candidats ayant obtenu le plus de « likes » dans chaque catégorie.
• Miss junior agricole 2023 : Léonie, 16 ans, du Puy-de-Dôme, en bac pro conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) au lycée agricole de Marmilhat à Lempdes, près de Clermont-Ferrand.
• Mister junior agricole 2023 : Enzo, 17 ans, de Lorraine, en BTS économie et gestion des entreprises agricoles (EGEA) au lycée agricole de Courcelles-Chaussy.