Des bambous vent debout pour l’environnement

Production bambous, innovation, environnement
Manon Mounaix a choisi la production de bambou pour son côté écologique, durable mais aussi rentable. – © DR

Installée depuis trois ans entre Gan et Buzy, Manon Mounaix fait figure de pionnière dans le paysage agricole. Venant d’une famille d’agriculteurs, elle a l’opportunité en 2021 de récupérer des terres familiales. « D’abord, j’ai cherché une production qui puisse s’inscrire dans une démarche respectueuse de l’environnement. En deuxième lieu, il fallait qu’elle puisse s’adapter aux terrains en pente et vallonnés de la vallée d’Ossau. »

Attirée par son aspect écologique et rentable, elle s’est donc lancée dans une culture peu commune : le bambou. Autre point positif, la récolte se situe en dehors des périodes de vendanges qui attirent de nombreux saisonniers dans la région. Elle pourra donc faire appel à cette main-d’œuvre pour ses récoltes qui se feront sur six semaines consécutives, deux fois dans l’année.

Le bambou : des débouchés prometteurs

Le projet de la jeune agricultrice ne manque pas d’atouts. En effet, la consommation de cette graminée originaire d’Asie est en pleine croissance. Cette demande crée ainsi des débouchés dans l’alimentation, la cosmétique mais aussi dans différentes industries : textiles, matériaux de construction et autres bioplastiques. Aujourd’hui majoritairement importé de Chine, le bambou devient donc local.

Pour la Société des membres de la Légion d’honneur et la MSA, l’engagement personnel de Manon Mounaix entrait tout à fait dans les critères du Prix rural et citoyen. « Il est important pour nous de soutenir de telles initiatives qui valorisent l’engagement de jeunes agriculteurs et renforcent la dynamique de nos territoires ruraux », précise Chantal Gonthier, présidente de la MSA Sud Aquitaine. En attendant sa première récolte qui devrait se faire en 2026, la jeune agricultrice peut se targuer d’avoir lancé dans la région un marché qui se veut prometteur.

Circuit court et glaces à la ferme

Démarche écologique, circuits courts et antigaspi sont les maîtres-mots d’Alexandre Larruhat, producteur de lait à Asson. Soucieux de produire de manière raisonnée (la globalité de son exploitation est certifiée haute valeur environnementale, classée bas carbone), ce jeune agriculteur avait envie d’aller plus loin dans la transformation de son lait.

Pour valoriser son excédent et n’avoir aucune perte, il a lancé sa production de crème glacée il y a deux ans. « Je voulais me diversifier dans une nouvelle activité tout en allant jusqu’au bout du produit et retrouver le contact humain de la vente qui pouvait me manquer », explique-t-il. Une idée qui lui permet de combler ce manque et qui est en plus complémentaire à ses autres activités.

Des ventes locales

Il peut en effet s’atteler à la fabrication des crèmes glacées en périodes plus creuses. « La production de glaces ne nécessite pas que je m’en occupe tous les jours. C’est étalé dans le temps. », explique Alexandre Larruhat. La demande de glaces se faisant en été, il peut ainsi commencer la production en fin d’année. Puis la stocker jusqu’à la période de vente. « De janvier à mars, je crée les crèmes, et au printemps et en été, je suis dans les champs », note-t-il.

Sa clientèle est 100 % locale, sa crème étant commercialisée dans des points de vente qui se situent à moins de 30 km de sa ferme. Et pour que son projet aboutisse, il a fallu du temps. « J’ai mis trois ans à confectionner mes recettes. Mes proches, ma famille, mes amis ont servi de cobayes pour goûter les saveurs et arriver à un résultat appréciable », raconte l’exploitant.

L’agriculteur fait face à l’augmentation du prix des produits et du coût de l’énergie. Pour réduire ses dépenses et favoriser l’énergie verte, il s’est lancé dans l’installation d’une centrale photovoltaïque, qui devrait voir le jour d’ici l’année prochaine. Il pourra ainsi autoconsommer 50 % de l’énergie utilisée sur son exploitation.