Pour Anaïs Amalric-Joary, l’engagement, c’est de famille. Ses parents, tous deux agriculteurs, se sont toujours investis, que ce soit dans les syndicats ou à la MSA. « Petite déjà, je les suivais partout. » À 25 ans seulement, elle devient administratrice à la MSA du Languedoc et présidente du comité départemental du Gard à 32 ans. Le président de l’époque lui avait promis de laisser la place aux jeunes, « et il a tenu parole ».
Mère de deux jeunes enfants, associée en Gaec sur l’exploitation familiale avec sa mère et sa sœur, « un Gaec de filles », comme elle le dit, elle ne manque pas d’idées pour faire avancer la cause et les valeurs défendues par le régime agricole.
Défendre le métier d’agriculteur
Après s’être investie comme secrétaire générale et coprésidente au syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), elle est aujourd’hui également administratrice auprès du Crédit agricole et dans un Esat… À la MSA, elle découvre une nouvelle manière de faire valoir son métier.
« Quand je suis devenue élue, je me suis retrouvée face aux revendications des agriculteurs. Et pour avancer, il fallait trouver comment les aider au mieux. » Pour elle, c’est un vrai challenge, elle fait tout pour remonter les problèmes vers le bon interlocuteur et trouver des solutions. Et le fait d’être du milieu l’aide beaucoup dans son travail.
Ce qui est sûr, c’est que le système de la MSA permet de mieux se faire comprendre auprès des adhérents. « Même si l’espace-temps est très long à la MSA et que notre champ d’action est parfois limité par l’administratif, le lien entre les services, le réseau, le guichet unique sont des vraies forces », note-t-elle.
Une frontière mince entre le privé et le travail
L’oisiveté ne semble pas faire partie du vocabulaire d’Anaïs Amalric-Joary. Son quotidien – chargé – est rythmé entre son travail d’agricultrice, sa vie de famille, les réunions liées à ses engagements et les sollicitations des adhérents. Elle ne s’arrête jamais.
« Souvent, j’ai des appels de personnes qui auraient pu trouver la réponse sur le site de la caisse, mais j’ai aussi des dossiers plus complexes sur les pensions de retraites, les problèmes liés aux aléas climatiques… » Elle est toujours heureuse de rendre service et de voir qu’une situation se débloque. « On est le relais entre les élus MSA et les adhérents dont on est la voix. »
Dès la première année, elle réalise l’importance du rôle des élus quand elle entre en contact avec la femme d’un agriculteur. Le couple a des difficultés de paiement. « Elle avait peur de retrouver son mari pendu en rentrant chez elle le soir. On s’appelait une ou deux fois par semaine ». Après six mois, une solution a été trouvée. « La meilleure des récompenses » pour la jeune agricultrice. « Ça prend du temps sur notre vie personnelle, mais ça vaut le coup, on n’est pas là pour rien », se félicite-t-elle.
Et même si elle voudrait être partout, elle sait que c’est impossible. Parce que son rôle ne s’arrête pas aux portes de la maison. « Mon père m’a même mise en garde sur le fait de faire attention à ne pas mettre ma famille ou l’exploitation en danger. » Elle sait qu’il a raison, même si elle a du mal à le mettre en application. Mais c’est ce qu’elle aime, « faire avancer le monde agricole, aider les autres et être utile ».
La MSA est pour elle une grande famille, qui implique toutes les générations. Et d’ailleurs, tout comme elle quand elle était petite, ses enfants connaissent déjà son rôle et ses actions. Prendront-ils la relève ?
On se dit presque tout
Quel est votre secret pour jongler entre votre travail et votre rôle d’élue ?
Isolée dans mon tracteur, j’emmène un petit carnet pour noter toutes les idées qui me passent par la tête.
Les manifs, ça vous manque ?
Pas facile de passer de syndicaliste à élue MSA. Je suis maintenant confrontée aux revendications des collègues mais l’avantage, c’est que je les comprends. Je continue à participer aux manifs si les revendications sont justifiées