Lou-Anne Jannel, éleveuse ovin à Mirepoix, dans l’Ariège.
Ne vous fiez pas à son air candide. À 23 ans, la jeune femme sait déjà ce qu’elle veut et où elle va. Non issue du milieu agricole, elle rencontre à 13 ans un agriculteur de sa commune qui lui transmet la passion du métier et lui offre ses premières brebis.
« Mes parents m’ont poussée à faire des études, mais j’ai toujours gardé cette idée en tête. Après une licence de droit, j’ai passé le brevet professionnel responsable d’entre‑ prise agricole. » Cette amoureuse des animaux a déjà une vingtaine de brebis tarasconnaises et est en cours d’installation avec son compagnon pour développer une activité d’élevage de porcs noirs gascons en plein air. Ils viennent d’accueillir leurs deux premières truies et visent à terme un cheptel de 100 cochons et 200 brebis avec lesquels ils comptent bien estiver dans les montagnes ariégeoises.
Les organisateurs du concours de Miss et Mister France agricole ont été conquis par son éloquence, son élégance, sa justesse et les valeurs qu’elle véhicule. « Avec ce titre, je souhaite défendre des sujets importants pour moi, comme montrer qu’on peut y arriver même si on ne vient pas du milieu, que l’agriculture est belle et pleine de valeurs ! » Dans sa vidéo de présentation, qui a fait plus de 500 000 vues sur TikTok, elle défend également la légitimité des femmes. « On est de plus en plus nombreuses, il faut partager notre expérience pour générer des vocations. »
Rendez-vous le mardi 27 février au Salon de l’agriculture sur le stand de Mutualia pour la remise officielle des écharpes du concours, aux côtés de Charlotte Carette (Aisne) et Tiliau Verhoeven (Lot-et-Garonne), miss et mister juniors 2024.
Benjamin Cucchietti, 28 ans, arboriculteur à Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Depuis sept ans déjà, le natif de Sisteron a repris l’exploitation familiale créée par son grand-père. Chaque matin, il emmène son chien Rocky faire le tour des pommiers et poiriers, qu’il a renouvelés à 50 % aujourd’hui. Depuis le départ à la retraite de son père il y a trois ans, il gère les 33 hectares de verger ainsi que quelques hectares de lavande et de céréales.
« On a introduit de nouvelles variétés de pommes, mais surtout de nouveaux porte‑greffes et de nouvelles conduites d’arbre afin d’augmenter les rendements et de faciliter les conditions de travail grâce aux vergers haute densité. Les rangs sont resserrés, la taille est mécanique, ce qui fait économiser de la main‑d’œuvre tout en favorisant la qualité car on arrive à avoir un fruit de plus gros calibre et plus coloré. Le produit est ainsi mieux valorisé. »
Il produit aujourd’hui 1 500 tonnes de pommes Golden, Gala et Pink Lady, et 200 tonnes de poires Williams blanches par an. Il projette également, à terme, d’investir dans des plateformes de récolte des fruits. Le concours de Mister agri, il s’y est inscrit avec des amis agriculteurs sans trop y croire. « Mes proches étaient moins étonnés que moi de mon élection ! C’est une belle occasion de valoriser le métier, l’agriculture française, mon territoire et ma production qui, je trouve, n’est pas assez représentée. »
On se dit tout
• Une personnalité que vous admirez ?
Lou-Anne : Brigitte Bardot. J’aime les animaux depuis toute petite, on me surnommait Brigitte Bardot car dès qu’il y avait un animal à sauver, c’était pour moi.
• Quels sont vos plaisirs favoris ?
Benjamin : Aller manger au restaurant avec mes amis, profiter de ma famille et des montagnes qui m’entourent. J’aime aussi la course automobile.
• Que sont devenus vos rêves d’enfants ?
Lou-Anne : Une réalité ! Et j’en suis fière.
Benjamin : Petit, je voulais être météorologue ; mon rêve a changé, mais je suis content que mon grand-père de 92 ans soit fier de ce que je fais.