Quel est l’impact de la crise sanitaire sur l’année scolaire en cours ?

Malgré la continuité pédagogique mise en place lors du confinement, les apprentissages ont été impactés, notamment ceux liés à la pratique professionnelle. Certains élèves se sont parfois également retrouvés en situation de décrochage. Nous avons donc insisté dans nos instructions aux établissements sur l’attention à porter à l’accueil des élèves et à leur positionnement par rapport à leurs acquis au regard du référentiel de diplôme, le tout dans un esprit d’empathie et de bienveillance.  
Un nouveau protocole sanitaire a été établi pour l’accueil des jeunes et le fonctionnement des établissements. Des instructions complémentaires ont par ailleurs été apportées pour guider et faciliter les décisions en cas de détection de cas. Tous les échelons, DGER, DRAAF-SRFD (directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt – services régionaux de la formation et du développement), établissements sont mobilisés et prêts à agir. Les retours d’expérience, notamment des cas apparus à La Réunion, nous permettent de dire que nous sommes plus préparés à affronter d’éventuels nouveaux épisodes de fermeture partielle ou totale d’établissements.

Dans l’enseignement supérieur agricole, les apprentissages ont également été organisés en distanciel. Les établissements sont restés fonctionnellement ouverts en assurant une continuité des missions d’enseignement, de recherche ou d’expertise, notamment dans le domaine de la lutte contre le Covid-19, mais en l’absence physique d’étudiants ou d’apprentis et avec une présence des personnels très réduite du fait d’un recours au télétravail.  
Certains stages ont été maintenus, sous réserve d’un accueil des stagiaires aux mêmes conditions de sécurité que les autres salariés ; les métiers auxquels nous préparons concernent des secteurs considérés comme essentiels pour la continuité des activités de la Nation, et les compétences pour les vétérinaires, les paysagistes ou les ingénieurs agronomes, agroalimentaires, forestiers ou ingénieurs de l’environnement formés s’acquièrent sur le terrain. 
La rentrée 2020 s’inscrit dans le respect de la doctrine sanitaire nationale. Les activités des établissements ont vocation à être de nouveau basées sur un mode de travail en présentiel, dans le respect des consignes gouvernementales en la matière. 

Quels sont les enjeux et les spécificités de l’enseignement agricole ? 

Les enjeux sont de former les jeunes et de leur permettre une insertion professionnelle réussie ou à une poursuite d’études dans des domaines qui sont apparus comme « stratégiques » au moment de la crise sanitaire. Qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’alimentation, des services à la personne, la crise a montré à quel point nos concitoyens attachent de l’importance à ces secteurs d’activité. La formation pratique (stages, cliniques, travaux pratiques) occupe une place très importante dans nos formations et ce, quel que soit le niveau, du CAPa au bac +8. 
Notre dispositif offre des conditions d’enseignement propices à la réussite : des établissements à taille humaine, une attention portée au bien vivre ensemble, au développement personnel de chacun et un accompagnement des apprenants dans leur scolarité. Il vise à promouvoir des parcours d’excellence pour tous quelle que soit la voie choisie, en ayant la volonté d’inciter les jeunes à aller le plus loin possible dans leur scolarité. L’enseignement agricole permet à un certain nombre de jeunes en difficulté de trouver une alternative plus adaptée à leurs besoins.

La mission de l’enseignement supérieur et de la recherche agricoles est, au-delà de la formation de futurs ingénieurs, vétérinaires ou de paysagistes, d’assurer la production et la diffusion de connaissances, ainsi que le développement et l’actualisation des compétences des acteurs privés et publics pour relever les enjeux majeurs en matière d’agriculture et d’alimentation. 
Les défis sont, entre autres, d’attirer des étudiants motivés, aux profils et origines sociales diversifiés, qui constitueront les responsables, les entrepreneurs et les innovateurs de demain, ou encore les chercheurs et enseignants qui assureront la production et la diffusion de l’innovation dans les exploitations agricoles et les industries ou contribueront à l’amélioration de l’alimentation.

Quel est l’apport de l’enseignement agricole pour le monde rural, notamment dans sa dimension de services ? 

L’enseignement agricole est présent sur l’ensemble du territoire et la plupart des établissements sont en zone rurale. Les territoires ruraux sont confrontés à des problématiques spécifiques : ils s’inscrivent dans une logique de développement local et des dynamiques de projet propres à chacun d’eux : animation, commerce de proximité, activités administratives, tourisme… 
Il en découle des métiers émergents, diversifiés, qui convoquent des compétences à la fois des services aux personnes, relevant du champ de la vente, du sport et de l’animation, de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme. Le secteur des services de l’enseignement agricole confère aux diplômés une multitude de compétences et un profil polyvalent avec une première expérience du milieu rural grâce aux périodes de formation en milieu professionnel. 
Les établissements d’enseignement supérieur agricole, structurés au niveau national, s’inscrivent aussi dans leur environnement territorial, au service des secteurs agricoles, agroalimentaires et sanitaire.

Photo : ©agriculture.gouv.fr