Le 17 décembre, vers minuit, la sonnerie du téléphone de Tony Rondeau retentit pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il vient d’être élu Mister France agricole 2023. Samedi soir ou pas, le jeune homme est déjà dans les bras de Morphée car le lendemain, comme tous les jours, il se lève tôt pour s’occuper de ses bêtes. Il a d’abord cru à une blague de ses copains. Mais sa photo avec Suzette, une génisse apprivoisée qu’il promène régulièrement dans les rues de son village, et une motivation sans faille couchée par écrit dans sa profession de foi ont fait la différence. Les arguments ont emporté le cœur et les votes du jury composé de professionnels de l’agriculture. « J’aimerais montrer qu’il reste des jeunes motivés pour s’installer même avec la conjoncture », écrit-il.
« Pour moi l’agriculture est un vrai choix »
Chaque mot prononcé par Tony respire l’amour de son métier et des animaux. Pourtant, avec un père mécanicien automobile et une mère aide-soignante, rien ne prédisposait le jeune homme, aîné d’une famille de trois enfants, à s’engager dans une carrière agricole. « Mon stage de troisième a été une révélation », se réjouit Tony, qui s’installera le 1er avril dans la ferme qui l’emploie actuellement et dont les propriétaires passent la main.
« Pour moi l’agriculture est un vrai choix. J’ai toujours été bon élève, affirme-t-il sans fausse modestie. J’aurais pu aller en lycée général mais j’ai choisi de faire un baccalauréat professionnel agricole conduite et gestion de l’entreprise agricole puis un brevet de technicien supérieur (BTS) dans le même domaine. » Deux diplômes obtenus avec mention très bien qu’il a complétés par un certificat de spécialisation conduite d’un élevage bovin-lait.
En parallèle de ses brillantes études qui lui permettent notamment de découvrir, lors d’un stage, l’élevage intensif dans une ferme géante aux Pays-Bas, un mode de production qu’il rejette, le Ligérien effectue des missions au service de remplacement, principalement en élevage laitier autour de la traite, sa passion. C’est dans ce cadre qu’il intervient la première fois dans l’exploitation qu’il s’apprête à reprendre aujourd’hui. L’installation de Tony pérennise l’élevage laitier dans la commune de Chauvé. Sans cela, le site allait être transformé en ferme céréalière.
Contribuer à changer l’image des agriculteurs
« À l’annonce des résultats, j’ai reçu des appels pour venir visiter la ferme. Ce que je fais volontiers car je n’ai rien à cacher. Une partie du rôle de Mister France agricole est de contribuer à changer l’image des agriculteurs trop souvent négative. Nous sommes une génération marquée par de nombreux départs à la retraite à l’horizon de cinq ans. Il y a un besoin de renouveau. On constate une baisse de la production de lait alors qu’il y a une forte demande, les conditions sont remplies pour qu’on ait un prix rémunérateur. Allez faire des stages ou des apprentissages pour connaître les réalités des exploitations », lance-t-il en s’adressant directement aux jeunes qui hésitent sur leur avenir.
Cela pourrait changer le cours de leur vie, comme pour Tony qui a acquis une jolie notoriété depuis l’annonce de son titre. « J’ai eu pas mal de sollicitations. On m’a même demandé si j’allais faire L’amour est dans le pré, l’émission de Karine Le Marchand, pour trouver l’âme sœur, sourit le jeune célibataire. La seule chose dont je suis certain en ce moment, c’est que ma priorité est mon installation. Pour le reste, j’ai encore le temps… » Parole de jeune homme pressé et bouillonnant d’énergie !
Grand succès du concours
325 candidatures postées sur la page Facebook :
129 pour le titre de Miss Agri ; 102 pour le titre de Mister Agri ; 56 pour le titre de Miss Agri Junior et 38 pour celui de Mister Agri Junior.
► Découvrez Pauline Pradier, Miss Agri 2023