Elle est là, alignée parmi une petite centaine de ses congénères. S’il est difficile pour le journaliste béotien de la distinguer au premier coup d’œil, François Foucault et sa fille Julie, eux, n’ont aucune hésitation. Ces éleveurs, installés à Briouze dans l’Orne depuis plusieurs générations, ont une connaissance parfaite de leurs bêtes dont le lait est livré à la laiterie Gillot, à quelques kilomètres, pour la fabrication du camembert et du pont‑l’évêque appellation d’origine protégée (AOP).

Oreillette va passer neuf jours au SIA en compagnie de 40 autres vaches normandes. François et Julie Foucault veilleront sur elle jour et nuit.

Une star gourmande

« Ils me savent gourmande, confie Oreillette. Pour que je prenne la pose quand il y a des journalistes, ils m’amadouent avec une gamelle de granulés. Il leur suffit de l’agiter pour que je rapplique ! » Et on peut dire que, depuis sa nomination comme égérie du Salon international de l’agriculture (SIA) 2024, la belle normande satisfait sa gourmandise. Deuxième vache de race normande à recevoir cette distinction, Oreillette, 5 ans, est rapidement devenue la star de la région.

Une digne représentante

Sa première place au concours national au haras du Pin en juillet 2023 lui avait déjà apporté une certaine notoriété. « Les membres de l’organisme de sélection (OS) de race normande m’ont repérée suite à cette première place, meugle‑t‑elle. Comme cette année l’égérie du salon devait être une vache laitière*, l’OS a postulé et a été sélectionné. Et c’est à moi qu’ils ont pensé pour représenter la race ».

Un travail d’équipe

Quand on est face à elle, on comprend bien pourquoi : 1,55 mètres, 800 kilos, trois couleurs marquées – le blanc (caille), le marron clair (blonde), le marron foncé/noir (bringée) – et de grosses lunettes, une morphologie parfaite ! N’oublions pas le travail de ses propriétaires qui, grâce à leur troupeau 100% race normande en AOP et à leur atelier de bœufs normands à herbe, ont permis de remplir tous les critères de sélection. Ajoutez à cela une certaine propension à être « cool » et voici la candidate idéale au podium. Car non contente d’être égérie, elle participe également au concours général.

Le grand chelem

« Je fais des concours depuis ma première année, je suis habituée, confie Oreillette tout en ruminant. Mais pour la 60e édition du SIA et pour les 30 ans d’association entre François et Didier, son cousin, au sein du Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) Foucault, ce serait formidable de faire le grand chelem ! En attendant, je donne rendez‑vous aux lecteurs du Bimsa dans le hall 1 du parc des expositions du 24 février au 3 mars. Préparez les perches à selfie !»

* En alternance, l’égérie est soit de race allaitante, soit de race laitière. Ovalie à l’affiche de l’édition 2023 était une Salers, race allaitante.

Mon parcours

17 décembre 2018 : Naissance

Juillet 2023 : Première place au concours national au haras du Pin

24 février 2024 : Rencontre prévue avec Emmanuel Macron

24 février-3 mars : Égérie du Salon international de l’agriculture

4 mars : Retour à l’étable