Le casse-tête du mode de garde
Avant la naissance de bébé, parmi les casse-tête auxquels sont confrontés les futurs parents figure la recherche d’un mode de garde. Dans son rapport annuel publié en mars 2021, l’Observatoire national de la petite enfance (Onape) indique qu’en 2019, les différentes possibilités d’accueil offrent 1 345 700 places aux familles.
Rapporté au nombre d’enfants de moins de trois ans, le taux de couverture est ainsi de 59,8 %, avec la répartition suivante :
– 33 % des places sont proposées par les assistantes maternelles, dont l’accueil reste prépondérant ;
– 20,9 % par les crèches (y compris les micro-crèches, familiales et parentales) ;
– 3,7 % par l’école pré-élémentaire, l’Éducation nationale assurant l’accueil d’environ un enfant de moins de trois ans sur 25 ;
– 2,1 % par les salariés à domicile.
Près de la moitié des familles ayant au moins un petit de moins de trois ans n’utilisent aucun dispositif, gardant leur bambin elles-mêmes, ou recourant à d’autres solutions, comme l’aide de leurs proches par exemple.
Manque de places d’accueil collectif en milieu rural
Dans les espaces ruraux, les capacités d’accueil en crèche sont plus faibles qu’en milieu urbain : en moyenne, il y a 8 places en crèche situées à moins de 15 minutes pour 100 enfants de moins de trois ans, contre 26 en milieu urbain (chiffres 2017 – source Drees, Études et résultats : «Grandir dans un territoire rural : quelles différences de conditions de vie par rapport aux espaces urbains ?», mars 2021). Au contraire, les possibilités d’accueil par les assistantes maternelles, gardes à domicile et par l’école à deux ans sont plus importantes en territoire rural que dans les zones urbaines. Une offre qui ne compense toutefois pas la plus faible capacité en crèche.
Au-delà du manque de places se pose aussi la question de l’accessibilité des équipements. La dispersion de l’habitat peut parfois rendre très difficile le recours aux services, les horaires des structures ne sont pas forcément adaptés. Entrent également en ligne de compte les conditions sociales et de revenus, le handicap, la possibilité ou non d’un accueil d’urgence…
Pallier le sous-équipement
Améliorer l’offre, c’est tout à la fois mettre à disposition des parents des solutions pour une meilleure articulation entre vie professionnelle, sociale et familiale (permettant notamment à davantage de femmes d’exercer une activité professionnelle), fournir aux enfants des lieux de développement, de socialisation, d’éveil, et garantir le développement social et économique et l’attractivité des territoires, et l’équité entre eux.
Acteur de terrain, la MSA travaille avec ses partenaires – élus locaux, collectivités, organismes de protection sociale, milieu associatif… – à l’émergence de solutions innovantes pour pallier le sous-équipement en matière d’accueil de la petite enfance sur des zones encore mal couvertes. Elle peut ainsi accompagner la création de structures telles que des micro-crèches, des maisons d’assistants maternels (MAM), des relais petite enfance et des lieux d’accueil enfants parents (LAEP) – voir quelques exemples dans ce dossier.
Une orientation qui est partie intégrante de sa nouvelle offre territoriale enfance-jeunesse «Grandir en milieu rural» lancée en 2021. Celle-ci permet notamment d’accorder un accompagnement financier aux collectivités territoriales et aux gestionnaires de services petite enfance, pour le développement, la diversité et l’amélioration de la qualité de leur offre de services aux familles. Cette nouvelle possibilité de contractualisation est également destinée à favoriser et faciliter l’accès aux loisirs, à la culture et aux vacances des enfants, des jeunes et familles rurales, et à développer des actions de soutien à la parentalité.