Pourquoi vous êtes-vous engagé à la MSA ?
J’ai été délégué tout jeune. J’ai travaillé en coopérative, comme responsable de production semences ; l’engagement à la MSA était un pendant intéressant pour me permettre de voir autre chose et de nouer d’autres contacts.
En 1989, j’ai été élu administrateur du 2e collège. Il faut au moins un mandat pour bien cerner la protection sociale ; faire du social, c’est plus compliqué qu’on le croit. Je suis président du comité de protection sociale des salariés, très investi sur la prévention des risques professionnels.
Sur le territoire de notre caisse bi-départementale, une commission paritaire d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CPHSCT) pour les entreprises agricoles de moins de 11 salariés fonctionne sur les Pyrénées-Orientales. Nous n’avons pas encore réussi à la rendre active dans l’Aude. C’est un manque pour les salariés agricoles isolés sur les exploitations.
Vous êtes à l’initiative d’un projet d’habitat intermédiaire. En quoi consiste-t-il ?
Proposer aux personnes isolées géographiquement, socialement, vivant loin des services nécessaires à la vie quotidienne, la possibilité de venir habiter au bourg de Salles-sur-l’Hers dans une résidence locative de dix maisons (six T3 de 70 m2 et quatre T2 de 50 m2). Nous prévoyons un jardin partagé et un espace d‘animation. Pour favoriser la mixité, onze logements sociaux seront également construits à proximité.
Comment s’est-il concrétisé ?
Nos prédécesseurs à la MSA avaient mis en place, il y a quarante ans, une association sociale agricole cantonale (Asac) pour la gestion de l’aide-ménagère, assurée aujourd’hui par le conseil départemental. L’Asac est constituée des maires du canton, des élus MSA et des présidents des clubs des aînés et a mené la réflexion sur ce projet.
La MSA nous a accompagnés, notamment pour la réalisation d’une enquête de terrain : 134 personnes de plus de 65 ans ont été interrogées. 13 % d’entre elles ont déclaré leur intérêt éventuel pour une location au village. Un tiers se situent au-dessous du seuil de pauvreté, vivant souvent dans des fermes isolées, ce qui peut être compliqué quand on reste seul.
Nous avons visité en 2017 des logements regroupés (un en Ariège, deux en Haute-Garonne) et avons parallèlement travaillé sur l’approche sociale : l’Asac et la mairie construiront un espace commun dont l’animation sera confiée au centre social, pour faire vivre aussi les associations et l’économie locales.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Confrontés à des lenteurs administratives, notamment pour la mise à niveau du plan local d’urbanisme qui n’arrive pas. Nous espérons l’aménagement de la zone à viabiliser d’ici à fin 2020, pour une construction prévue en 2021.
Accompagnés par la MSA au plan de l’ingénierie sociale et au plan financier, nous avons également obtenu le soutien du conseil départemental à la suite d’un appel à projets sur l’habitat collectif pour les personnes âgées – il nous apporte une aide financière pour la mise en route. Nous entretenons également de très bonnes relations également avec la Carsat qui nous appuiera. La mairie, quant à elle, fournit le terrain.
Quel regard portez-vous sur votre mandat ?
Le rôle de l’élu consiste aussi à détecter et accompagner les gens qui ne savent pas, ne veulent pas, n’osent pas demander d’aide alors qu’ils en ont besoin. J’ai l’impression d’avoir pu rendre service aux salariés et aux exploitants. C’est un investissement intéressant ; en tant qu’administrateur, il demande une implication forte et du temps.