Comment est née cette idée ?
Karine Géron, conseillère sociale de territoire de la MSA Poitou : C’est la première crèche à vocation d’insertion professionnelle (AVIP) dans les Deux-Sèvres. Elle s’est imposée dans le cadre d’une charte Bien grandir en milieu rural, initiée sur le secteur de la communauté de communes de Parthenay-Gâtine. Ce dispositif travaille sur tout ce qui a trait à l’enfance, la jeunesse et les familles. Sur ce territoire ont été détectés des besoins concernant l’accueil du jeune enfant pour le public en insertion.
Découvrez notre reportage au sein de la crèche : ► Crèche à vocation d’insertion professionnelle, du sur-mesure pour les parents
Comment avez-vous été associée à ce projet ?
La crèche Les Lucioles et la collectivité territoriale ont exprimé leur intérêt pour l’obtention du label AVIP, s’adressant aux demandeurs d’emploi, aux personnes en reconversion professionnelle en quête de solution pour faire garder leur nourrisson… Ils ont alors sollicité la CAF pour connaître la procédure d’intégration, découvrir les circulaires qui s’y rapportent et obtenir ainsi l’octroi de subventions et d’aide financière. C’est de cette façon que ma collègue de la CAF m’a sollicitée pour qu’on puisse avancer sur le sujet ensemble. Elle a bien conscience que nous sommes sur un territoire rural et que travailler main dans la main permet d’avoir une offre globale qui réponde à l’ensemble des besoins du public. Et de la population locale.
La structure s’adresse à des enfants âgés de 0 à 3 ans. Elle s’occupe de les éveiller, de stimuler leur curiosité et de nourrir leur besoin de découverte.
Quelle est la place de MSA dans ce type d’initiative ?
La présence de la MSA est importante parce qu’elle a permis de ne pas oublier les familles agricoles qui ont des attentes spécifiques.
« Les familles agricoles sont désormais soumis à une double activité dans le couple parental. Souvent, le conjoint travaille à l’extérieur. La question de l’accueil du jeune enfant s’impose à nous par rapport à ce contexte en plein chamboulement. »
Karine Géron, travailleur social à la MSA Poitou
Quel est le profil des agriculteurs concernés ?
Cela peut être des exploitants qui à un moment donné mettent leur activité en secondaire et sont en quête d’une insertion professionnelle. Ils entrent dans une phase de reconversion. Les conjoints aussi ressentent le besoin de reprendre une activité plus régulière. Les mamans que je reçois en congé maternité veulent effectuer des formations après avoir exercé comme saisonnières. Je vais pouvoir les orienter là aussi.
C’est donc très ciblé ?
Ça s’appuie sur une bonne connaissance des territoires et du public. Nous avons la chance de faire des rendez-vous naissance pour toutes les mamans ressortissantes agricoles à la MSA. Si celles-ci ont des difficultés pour aller vers l’emploi, je les oriente vers les dispositifs et les associations. Parce qu’il y a aujourd’hui des associations de réinsertion professionnelle qui s’associent dans le cadre de la charte de la crèche AVIP.
La passion des territoires chevillée au corps
Karine Géron, est conseillère sociale de territoire dans les Deux-Sèvres. À la MSA Poitou, ils sont 14 à intervenir. Elle a passé un diplômé d’Etat (assistante sociale, conseillère sociale). « Il faut avoir un attrait fort pour le développement des territoires en fonction des besoins populations qui y vivent et être en capacité d’identifier et de réaliser des diagnostics partagés sur tout ce qui concerne la naissance et la famille pour amener les collectivités, les élus, les associations à proposer des services cohérents en rapport avec les évolutions et les attentes détectés. »
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Comment les familles agricoles se sont-elles débrouillées jusque-là ?
Historiquement, la famille agricole a eu tendance à aller sur des modes d’accueil assistant maternel. Aujourd’hui il y en a de moins en moins, et de plus en plus de familles souhaitent que leurs enfants soient accueillis dans une structure collective par rapport des enjeux comme la socialisation, l’intégration, le développement, etc. L’offre et la demande d’accueil du jeune enfant évoluent en milieu rural et impactent les ressortissants agricoles. Cette évolution a été progressive. Depuis une dizaine d’années, elle connaît une ampleur plus forte parce que les familles agricoles sont désormais soumis à une double activité dans le couple parental. Souvent, le conjoint travaille à l’extérieur. Cette question s’impose à nous par rapport à ce contexte en plein chamboulement. Avant c’était le couple qui était sur l’exploitation, aujourd’hui c’est beaucoup moins le cas.