À notre gauche, la MSA Lorraine, « petite caisse qui gère les prestations* des trois MSA avec de petites équipes », indique Pascal Dupic, responsable santé, qui en termes d’indemnités journalières se retrouve avec « le même volume qu’une caisse plus importante telle celle d’Armorique » et qui doit faire face à la déferlante Covid-19. À notre droite, la MSA Bourgogne dont certains salariés voient leur activité réduite en raison de la crise. Ils ont une certaine appétence pour les IJ, « leurs premiers amours » et la volonté de rendre service. Au milieu, se noue un rapport de solidarité comme la MSA sait en créer, surtout en cette période difficile. On pourrait dire que c’est l’application du principe de l’offre et de la demande mais dans ce cas, le bénéficiaire n’est pas celui qui offre, ni celui qui demande d’ailleurs, ce sont les adhérents.

Deux fois plus de demandes à traiter

C’est bien cet esprit de service public qui a incité la directrice générale de la MSA Bourgogne, Armelle Rutkowski, à mettre à disposition sept de ses collaborateurs, tous volontaires, pour aider sur les IJ. Contactée, Anne-Laure Torresin, directrice déléguée du réseau, l’oriente alors vers la caisse de Lorraine, en demande comme l’explique Pascal Dupic : « La MSA avait mis en place une task force pour les prestations familiales. En comité technique métier santé, on commençait à évoquer la nécessité de créer la même chose pour les IJ. La crise sanitaire a poussé la direction métier à s’engager plus rapidement dans cette voie. Notre directeur général Gilles Chandumont en a été informé en comité des directeurs et s’est tout de suite porté candidat pour bénéficier d’une entraide. »

Le lien est fait. Ne reste plus qu’à mettre en place les procédures. Tout d’abord, il faut reformer les sept collaborateurs « car cela faisait 23 mois qu’ils avaient quitté cette législation, précise Armelle Rutkowski. Les séquences de formation ont été orchestrées par la MSA Lorraine. Il faut souligner leur accompagnement de grande qualité mais également la très grande réactivité de mes équipes. Les choses se sont faites rapidement grâce à Teams et à une auto-habilitation pour intervenir sur la base de données de la caisse de Lorraine. »

Un dispositif à modéliser

Ce que confirme Pascal Dupic : « On a démarré la première semaine d’avril et on est très content de l’expérience. On remercie beaucoup la MSA Bourgogne, c’est fédérateur. Nous avons très vite créé du lien, nous les avons inclus dans notre fil de conversation Teams, et tout s’est très bien passé. En deux mois, nous avons traité 20 000 procédures d’IJ et plus de 8 000 périodes d’arrêts dérogatoires Covid-19 (c’est presque deux fois plus qu’en 2019 !) permettant de retrouver un niveau normal de stock. » Pour Armelle Rutkowski, l’effort conjugué de plusieurs caisses est une véritable réussite et la CCMSA a joué un rôle de facilitateur dans des processus qui d’habitude se révèlent assez longs, comme les protocoles informatiques.

Pascal Dupic, dans le secteur de la santé depuis 1980, et qui a mis en place un fil de conversation pour référents Covid-19, tient à préciser : « Quelqu’un d’ancien pourrait avoir un peu honte de réclamer de l’entraide. Il faut faire fi de ça car l’intérêt de ce dispositif est bien d’apporter plus de qualité à nos adhérents. On est au-delà même du guichet unique. Et il est important de noter que c’est très facile à mettre en place. C’est un fonctionnement qu’on a tout intérêt à modéliser. » Cette entraide est toujours d’actualité. Par la suite tout dépendra de la charge de travail des équipes de Bourgogne « mais tant que l’on peut, nous sommes avec eux ! », conclut Armelle Rutkowski.

* les prestations en espèces : indemnités journalières, accidents du travail/maladies professionnelles ainsi que le secteur hospitalisation.
Photo : © Téo Lannié/CCMSA Image