Pourquoi cette journée nationale ?
C’est une pépinière, un lieu de réflexion pour élus et directeurs de la MSA. Deux thèmes ont été retenus pour cette édition : la protection sociale agricole en Europe avec, d’une part, un éclairage sur les différents systèmes (pour mieux comprendre ce que sont les autres, nous questionner et nous inspirer) avec des exemples concrets de coopération transfrontalière en matière de prévention des risques professionnels et, d’autre part, une réflexion sur l’emploi.
Celle-ci s’appuie notamment sur des expériences menées par les caisses pour répondre aux besoins territoriaux et souligner notre volonté de soutenir et valoriser l’emploi en agriculture.
C’est notre façon de faire société. Avec cette rencontre, nous avons à la fois le pied dans nos cantons pour accompagner les populations agricoles et rurales mais aussi la tête en Europe afin d’imaginer de nouvelles actions et de diversifier nos activités.
Quelles interactions entre emploi et Europe ?
La question de l’emploi pourrait apparaître plus centrée sur la France mais elle est au cœur de plusieurs questions géopolitiques fondamentales : celle de l’autosuffisance alimentaire des pays quand ils ne disposent plus des ressources humaines pour réaliser les travaux saisonniers agricoles ; ou encore celle des flux migratoires entre États, qui crispent les relations internationales alors que, du point de vue de l’emploi, il faudrait les considérer comme une opportunité à saisir.
Le fait que des gens puissent venir travailler dans notre pays, y avoir des droits, et que des Français puissent choisir d’exercer ailleurs et connaissent d’autres situations et conditions de travail, est important. Et cela est d’autant plus fort que la politique agricole commune ne comporte pas de volet social.
À nous d’inciter les politiques à penser à l’Europe sociale. Même si l’Union a favorisé l’humain, il reste beaucoup à faire. Notamment sur l’attractivité des métiers.
Que peut faire la MSA pour valoriser l’emploi agricole ?
Je suis élue d’une commune urbaine en Indre-et-Loire. La première rencontre des jeunes de mon territoire avec le travail se fait souvent par l’activité agricole. Ces métiers offrent le contact avec la nature et le vivant, la palette d’activités est large, avec une mobilisation de compétences spécifiques pour des tâches techniques, complexes, avec des emplois qualifiés, qu’on peut faire évoluer et protéger.
L’agriculture est une source d’activité pour tous – jeunes, moins jeunes, personnes éloignées de l’emploi, femmes…. Et partout où il y a de la diversité, il existe de l’attractivité. Il faut en parler de façon positive et les élus MSA doivent s’engager à le faire auprès, par exemple, des jeunes de l’enseignement agricole. Nous devons aussi aider les petites entreprises dans leur fonction d’employeur.
Nous avons en outre l’avantage de pouvoir construire avec les entreprises que nous accompagnons des réponses autant en matière de protection sociale que de santé-sécurité au travail. Des conventions de prévention leur sont par exemple proposées ; tout cela est une valeur ajoutée pour l’emploi.
Aujourd’hui, l’orientation et l’emploi des jeunes ruraux sont loin d’être optimaux. Pourtant, en favorisant l’intégration dans le milieu agricole, on évite la concentration des populations dans les mêmes zones d’activité : travailler à proximité du lieu où on habite, c’est le souhait de beaucoup.
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Sommaire de notre dossier : 35e journée nationale MSA, cap sur la protection sociale et l’emploi