Certains terminent à peine leurs vacances qu’ils songent déjà à programmer les prochaines. Pour d’autres, en revanche, la mécanique n’est pas la même ! Pour lever les freins au départ, qu’ils soient psychologiques ou financiers, les MSA diversifient leur offre en s’adaptant aux besoins des différents publics.

Des offres pour chaque public

Maïa Gordon, et ses enfants, Oyoune, Tilai et Sawani, posent avec un ami de la famille.

Pour les jeunes de 7 à 17 ans, la MSA Alpes-Vaucluse pro­pose aux familles, dont le quotient familial (QF) est inférieur ou égal à 800 €, un dispositif original intitulé Mes colos d’été. Elles peuvent ainsi bénéficier d’une aide exceptionnelle, uni­quement valable pour les colonies d’été 2021, qui varie de 40 % à 80 % du coût du séjour. Ce dernier peut être proposé par un partenaire (liste non exhaustive des organisateurs conventionnés), par une mairie ou une association du ter­ritoire qui organise une colonie en juillet ou en août.

Les mesures administratives sont simplifiées. L’orga­nisme contacte la MSA pour solliciter la demande financière en ligne. Les parents n’ont aucune démarche à réaliser de leur côté. Ils se contentent de régler le reste à charge. « Pour les familles avec deux ou trois enfants qui perçoivent le Smic, le tarif des colonies de vacances – 400 € par semaine – est dissuasif ! », confirme Estelle Arnaud-Gamba, agent de développement social local à la MSA Alpes-Vaucluse. Pour celles dont le quotient familial est inférieur ou égal à 400 €, une aide aux temps libres (ATL 2021) est également pro­posée, cumulable avec Mes colos d’été. En avril, les foyers concernés ont été informés par courrier. À la date du 25 juin, 22 enfants bénéficient du dispositif.

Comment connaître son quotient familial ?

Un service en ligne, accessible depuis son espace privé, permet de le connaître. Les structures organisatrices ont égale­ment un accès privé au quotient familial des familles.

Des aides en Gironde

En Gironde, la MSA pro­pose plusieurs aides complémentaires. Une aide pour un départ en colonie : accordée sous certaines conditions, elle concerne les enfants de moins de 18 ans qui fréquentent une colonie ou un mini camp de vacances pour des séjours de 5 à 28 jours, habilités par la direction départementale de la cohésion sociale de la Gironde. Le forfait est d’un montant de 15 ou 20 € par jour et par enfant, selon le quotient familial. Pour les départs autonomes en famille avec des enfants de moins de 18 ans – gîtes labellisés, villages de vacances, locations ou campings – la caisse propose une autre aide permettant la prise en charge de 50 % à 75 % des frais d’hé­bergement, en fonction du QF, plafonnée à 650 €.

« Nous nous sommes rendu compte que pour certaines personnes, les éleveurs par exemple, partir une semaine en vacances n’était pas envisageable, explique Clara Dumont, conseillère technique départementale à la MSA Gironde. Nous avons adapté notre offre en proposant des sorties à la journée, des séjours sur un week-end ou sur trois jours pour répondre aux contraintes de nos différents publics. Chez cer­taines personnes pour lesquelles le simple fait de chercher et réserver un hébergement s’avère compliqué, l’accès aux loisirs sur une journée est un premier palier. » Ce dispositif s’adresse aux familles dont le QF ne dépasse pas 900 €. La participation de la MSA couvre les frais de transport et l’accès aux acti­vités. L’aide à la journée est de 30 € par jour et par personne maximum (enfant ou adulte), avec un plafond de 60 € par personne et par an.

L’accès aux vacances est aussi un outil d’accompagnement pour favoriser le répit des exploitants agricoles en situation de fragilité. Pour les exploitants dont le QF n’excède pas 1 800 €, la MSA Gironde participe à hau­teur de 60 % du coût du séjour d’une durée maximum d’une semaine (plafond : 50 € par personne et par jour). Pour les exploitants dont le QF ne dépasse pas 900 €, l’aide est portée à 80 %. La caisse est également porteuse du dispositif ANCV de départs collectifs hors saison, seniors en vacances, entre autres.

Dans le cadre de sa politique d’accès aux vacances, la MSA Gironde propose également un atelier collectif Et si vous partiez en vacances. En cours de labellisation par la CCMSA, il permet aux familles de se rassurer en voyant que certains partagent les mêmes difficultés, de s’enrichir des connais­sances des autres, d’échanger et de lever les craintes financières ou organisationnelles, qu’elles soient liées à la mobilité, à l’appréhension face à une situation nouvelle, à des difficultés à anticiper dans un contexte de précarité, à la parentalité, etc. Une première séance de deux heures est dédiée la présentation de la démarche et s’appuie sur des témoignages de personnes déjà parties. Les autres sessions permettent d’échanger sur les représentations et les attentes des personnes vis-à-vis des vacances et des loisirs, de définir leur projet de vacances et de les aider à le mettre en œuvre en abordant différents thèmes selon les besoins : gestion du budget, mobilité, recherche d’activités, relations parents-enfants pendant les vacances…

Les MSA Alpes-Vaucluse et Gironde sont aussi porteuses du dispositif de l’ANCV Partir pour rebondir. Dispositif de loin le plus mobilisé, la MSA Gironde l’applique aux familles, adultes, jeunes et personnes en situation de handicap avec un QF = 900 €, qui ne sont jamais ou peu partis en vacances : 40 % en chèques-vacances financés par l’ANCV, 40 % en aide financière de la MSA, 20 % à charge de la famille. Avec la possibilité d’un soutien particulier pour les familles ayant un enfant mineur bénéficiaire de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé : accompagnement par une conseillère, accès facilité à l’information concernant les vacances adap­tées, soutien financier complémentaire maximal de 500 € par an et par famille pour des surcoûts éventuels liés au han­dicap (sous conditions) : activités adaptées, transport…

La MSA Alpes-Vaucluse entame quant à elle sa septième année dans le dispositif Partir pour rebondir en proposant trois types d’accompagnement aux 25 familles inscrites. Le premier s’adresse à un public autonome composé d’agri­culteurs en état d’épuisement professionnel ou de rupture (13 familles dont neuf premiers départs). Le second type d’accompagnement s’adresse à un public autonome qui pré­sente des fragilités notamment financières (10 familles). Le troisième touche un public vulnérable et non autonome qui rencontre des difficultés liées à la mobilité, à la parentalité, à l’organisation… (deux familles).

Deuxième départ pour une famille avignonnaise

On parle souvent du sel de la vie pour désigner l’attrait ou l’intérêt d’une chose. Chez Rabiaa et Mohammed Barny, le miel remplace le sel. Apiculteur sur l’île de la Barthelasse, à Avignon, depuis plus de quinze ans, Mohammed aime ses abeilles. Pas au point de leur consacrer toute sa vie mais une bonne partie cependant, au détriment des vacances en famille avec sa femme Rabiaa et ses deux filles de 11 et 15 ans. Si le jeu en vaut la chandelle – son miel de châtaignier est médaille d’or du concours des miels de France 2020 – il ne faut pas négliger de souffler un peu. Surtout après une année « catastrophique », pour reprendre le mot de Rabiaa : un méchant virus qui oblige Mohammed à séjourner à l’hôpital et une sortie de route avec une cargaison de ruches lors d’une transhumance vers les Cévennes… Pas top !

Alors, quand Estelle Arnaud-Gamba leur propose un séjour d’une semaine à Vias, dans l’Hérault, avec l’organisme allers-retours.com – structure qui accueille les familles sur place et qui les accom­pagne tout au long de leur villégiature – c’est « oui » sans hésiter. « Nous sommes partis au même endroit il y a deux ans grâce à la MSA Alpes-Vaucluse, indique Rabiaa. Avec le séjour en Ardèche organisé quelques mois plus tôt par la maison pour tous Monfleury, un centre social, c’était alors la première fois que nous partions tous ensemble en vacances. Toute ma famille est en France, nous ne retournons plus passer l’été au Maroc. Cette année, nous avons hâte de pouvoir profiter du mobil-home et des activités, la sortie familiale au parc aquatique, les bouées tractées, le repas collectif… Sur les 1 600 € de coût total, il ne nous reste que 640 € de participation à débour­ser. »

C’est dans le cadre d’un accompagnement social après ses problèmes liés au Covid que la famille peut partir et inté­grer le dispositif. Sans accompagnement social, les familles ne peuvent pas bénéficier de cette prise en charge financière. Sûr que les quelque 300 ruches de Mohammed vont lui man­quer ! Mais les retrouvailles n’en seront que plus douces.

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Photos : DR.