En octobre dernier, la MSA Porte de Bretagne a organisé une conférence à Pipriac sur le thème « Sommeil : et si votre vie en dépendait ? ». Une question qui pourrait sembler dramatique mais qui met pourtant le doigt sur un vrai enjeu de santé publique.

Un Français sur trois confronté à un trouble du sommeil

En France, une personne sur trois est concernée par un trouble du sommeil. Un chiffre considérable quand on connaît l’importance du sommeil sur notre santé. On dort en moyenne 1h30 de moins qu’il y a 50 ans, alors que nous avons en général besoin de 7 ou 8 heures pour passer une bonne nuit…

Alors pourquoi le sommeil est-il si important ? Il a une incidence sur toutes les fonctions de notre corps et permet de récupérer sur le plan physique et mental.

« Le sommeil a des vertus immunitaires et contribue à la régénérescence cellulaire », confie le Dr Carre, médecin généraliste et du sommeil à Redon. Il a également une fonction de récupération musculaire et cardio-­vasculaire tandis qu’au niveau du comportement, il contribue à la stabilité des émotions.

Une torture pour le cerveau

Les pathologies du sommeil génèrent maladies et problèmes de santé et sont responsables de troubles de l’attention et de l’humeur, d’une somnolence, ou de problèmes de mémorisation… La liste des effets néfastes d’une privation de sommeil est longue ! Le spécialiste ne mâche pas ses mots, cette carence constitue « une véritable torture pour le cerveau ».

Plusieurs catégories de troubles existent. D’abord, les insomnies transitoires qui touchent 35 % de la population française. 10 % des Français sont quant à eux concernés par une insomnie chronique.

D’autres pathologies et affections ont un impact direct sur le sommeil. Ce sont les hypersomnies et la narcolepsie, les troubles du rythme circadien, l’apnée obstructive du sommeil, le syndrome des jambes sans repos, les troubles respiratoires. Le reflux gastro-œsophagien ou encore les troubles psychiatriques ont également un impact sur la qualité du sommeil.

Stop aux écrans !

Suppression de la mélatonine, retard de l’horloge, de l’endormissement, diminution du sommeil paradoxal et de la vigilance le matin… Pour le Dr Carre, les écrans sont un véritable fléau pour le sommeil, notamment chez les jeunes et les adolescents. Il faut donc arrêter de consulter téléphone, ordinateur, tablette deux heures avant d’aller se coucher.

Quelles solutions ?

Lorsque l’on est confronté à ces problèmes, il est conseillé de consulter un médecin. Tenir un agenda du sommeil permettra de noter toutes ses habitudes et de détecter où se trouvent les éventuels problèmes et permettra à un spécialiste d’y voir plus clair.

« Ce type de document se trouve facilement sur Internet », note le médecin. « Quand le ciboulot tourne à 100 à l’heure, il faut absolument réussir à le calmer », estime également le docteur Carre. On pourra privilégier des activités de relaxation : méditation, yoga, cohérence cardiaque… « Il faut pratiquer ces activités comme un marathonien, sur la longueur », insiste‑t‑il.

Les thérapies cognitives et comportementales auprès d’un psychologue ou d’un psychiatre sont un bon moyen de rétablir ou de conserver un bon sommeil. La luminothérapie, la phytothérapie, la complémentation en mélatonine peuvent également aider à un meilleur sommeil.

Sommeil : les bonnes pratiques

De bonnes habitudes contribuent à une bonne hygiène de sommeil. En voici quelques-unes :

› Se coucher et se lever à heure fixe.

› Garder des horaires réguliers, y compris pendant les vacances ou le week-end.

› Préparer le coucher avec des rituels permet de diminuer l’agitation en fin de journée.

› Reconnaître les signaux du sommeil et aller se coucher dès qu’ils apparaissent.

› Pratiquer une activité physique extérieure le matin.

› Éviter les excitants (café, théine, alcool, tabac…) à partir d’une certaine heure.

› Se lever dès qu’on est réveillé

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